Le Blog de Moka

jeudi 16 février 2017

SAMIR AMIN : "L'AFRIQUE TRÈS MAL INTÉGRÉE"

Pr Samir Amin, économiste, était invité à débattre au #Cesti de la situation et des défis de l'Afrique dans le monde, notamment dans la sphère économique. Cet illustre savant égyptien, né de de parents médecins, a procédé brillamment à une chirurgie de l'Afrique, grand corps malade des perfusions perfides des puissances capitalistes. 

Pr Samir Amin est de cette race d'intellectuels qui ne gobent pas tous les "délices" d'Outre-Manche. Très critique, il sait dénicher des arguments très fournis pour contrecarrer les desseins endoctrinaires des néo-colonialistes  importateurs de fait de la mondialisation inavouée. Cette dernière que l'altermondialiste décrivait déjà en 1955 comme un système d'ajustements structurels permanents des plus forts sur les plus faibles.

La vision décalée de l'économiste émérite le met encore en marge des commentaires de néophytes qui veuillent que nos pays africains s'extraient coûte que coûte de la zone falote CFA, pilleuse de nos économies déjà moribondes. Lui pense qu'il faut être préventif et penser les politiques alternatives plutôt que d'aller dans la précipitation. Il soutient qu'il ne suffit toujours pas de sortir d'un guêpier pour être à l'aise. Le Nigeria, aussi puissant sur bien des plans, vacille tout de même avec son Naira; là où Cap-Vert, macro-Etat, se débrouille plutôt très bien avec son Escudo.
Le professeur égyptien, qui a enseigné dans les années 1950 à l'Ucad, alors Université de Dakar détachée de celle de Bordeaux,  estime que l'Afrique n'est pas marginalisée du système économique mondial. Tout au contraire, elle est l'une des premières intégrées (XVIè siècle, traite négrière) et des plus intégrées (Investissements et exploitations étrangers). Mais le hic, selon lui, c'est que le continent y est très mal intégré. De plus, aucune partie du monde n'a les portes aussi grandement ouvertes. Et ce n'est que chimère qui y est exposée. Ce que certains États africains (Maroc, Afsud, Nigeria, etc.) pensent être une industrialisation n'est en réalité qu'une constellation d'établissements industriels. La nuance valse sur le fil. En sus, des économies périphériques (Chine, Brix, Brésil) sont aussi greffées dans le système ès qualité de fournisseurs d'usines. Donc elles-mêmes exploitées. Ceci pour dire signifier que le bout est tenu par les géants de l'Occident qui, de mèche avec les institutions de Bretton Woods et les ONG, brandissent une mensongère aide au développement. Pour se foutre royalement du monde, conclut Samir Amin.


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