Le Blog de Moka

mercredi 8 mars 2017

LA CAISSE D'AVANCE, UNE INFRACTION "NORMÉE" ET "LÉGITIMÉE".

Senghor avait "institué" la caisse d'avance en son temps suite aux plaintes d'élus locaux pressés par les demandes de soutiens de militants et autres administrés (cas sociaux plus généralement). C'était à l'époque où Dr Samba Gueye était maire de Dakar. Ces aides étaient également pour appuyer des maires de commune.

Le premier président de la République sénégalaise avait accédé à la requête et de suite demandé à l'édile d'inscrire ces FONDS POLITIQUES sur la Rubrique : DÉPENSES DIVERSES et de ne rendre compte que devant sa seule personne. Et plus tard devant le ministre de l'intérieur ou le ministre chargé des collectivités locales ou de la Décentralisation (tutelle des mairies).
Ces fonds sont remis au maire par le Receveur Percepteur Municipal (RPM) : celui-là n'a cependant pas à rendre compte à cet ACP mais au Président ou au ministre. Une violation instituée en filigrane. Et qui n'a pas commencé en 2009 ...
Pour illustration, est ci-devant reproduit in extenso le témoignage d'un ancien ministre socialiste sur ces fonds. Témoignage tiré d'un article de Mamadou Oumar Ndiaye du numéro 636 du quotidien Le Témoin (Vendredi 3 Dimanche 5 mars 2017) :
"Une fois par mois, le maire venait me voir. il me disait comment il avait utilisé les fonds qu'il avait reçus précédemment mais en réalité, je le savais. Puis je lui communiquais à mon tour tous les noms que le Président souhaitait aider -car à l'époque les fonds politiques ne se chiffraient pas en dizaines de milliards comme maintenant-, le maire me remettait ensuite lui-même sa propre liste et j'en profitais moi aussi pour glisser une dizaine de noms et c'était terminé, la justification s'arrêtait à cela car tout le monde savait que c'étaient des fonds politiques. Pas besoin de factures et autres reçus. Et même des fonds secrets car, dans la liste, pour une bonne par il y'avait des agents de renseignements, y compris ceux d'entre eux officiant dans des cours maraboutiques, des indicateurs de la Police, des infiltrés dans les mouvements étudiant et lycéen voire dans les partis politiques, etc. En observant à chaque fois la liste, j'avais une idée de l'efficacité redoutable avec laquelle l'État a maillé tous les secteurs de ce pays. En même peur".
On peut ainsi légitimement penser au détournement de deniers publics, mais tout de même une "infraction légale et encadrée". Ceci n'est toutefois pas propre à Khalifa Sall qui n'a fait que perpétuer une tradition, certes, infecte. Un élu local de la Majorité présidentielle affirme dans le même papier que lui-même bénéficie de ces fonds et sur la base de ce "délit", eux tous seraient écroués s'ils recevaient les Inspections Générales D'États  dans leurs services pour vérifications.

Notons, in fine, que les IGE ont fouillé dans les poubelles de l'Hôtel de ville de Dakar et n'ont trouvé à souligner comme faute que la caisse d'avance, dont le principe est expliqué. A croire que ...

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