Le Blog de Moka

mercredi 5 avril 2017

EN ATTENDANT LA PARADE DE MACLEDJO ET DES GUEUX ...

Les plus optimistes prient et espèrent une hauteur et une retenue qui iraient calmer le jeu peu marrant annoncé pour le 7 avril. Et les plus pessimistes prévoient et craignent des affrontements qui montreront rouge et provoqueront les gaz lacrymogènes. Et pour cause.

Le mouvement activiste  Y'en a marre a décidé de relever les stores du pavillon par le biais d'une manifestation populaire contre le régime du Pdt Sall. Un sit-in prévu samedi prochain avec l'objectif de rassembler 100.000 personnes. Fadel Barro, le coordonnateur, porte les griefs : « Macky Sall n’a tenu aucune promesse. Il a fait du « Wax Waxeet ». Il a plus de ministres que Me Abdoulaye Wade. La justice est instrumentalisée. On emprisonne certains, on protège d’autres. C’est la dynastie Faye Sall qui règne ». Mais, aussitôt l'initiative annoncée, le secrétaire d'Etat à la communication Yakham Codou Néné Mbaye a sonné la controffensive. Il a lui aussi déposé une demande à la préfecture pour l'autorisation d'une manifestation aux même moment et même endroit de Y'en a marre. Il entend ainsi aussi dénoncer ces jeunes qui souffriraient des mêmes pathologies sociales (ou sociétales) et pratiqueraient les mêmes entourloupes dont ils accusent le régime républicain et son régent, ou pire. Ce qui était parti pour être une "simple manifestation citoyenne", engendrera alors une série d'invectives, de déballages et des affrontements sur météo.
La machine Y'en a marre avait observé une certaine léthargie depuis 2012, en tout cas au niveau national. Ils s'étaient plus illustrés par le soutien à d'autres mouvements citoyens africains (Balai citoyen, Falimi) et l'animation de conférences internationales sur le sujet, et à glaner des prix dans le monde. Avec son comeback, le mouvement se fidélise à son rôle d'alerte et de veille, mais aussi de subversion. Mais leur accalmie est souvent considérée par certains observateurs et détracteurs comme un "silence corrosif". D'après ceux-là, la clique de jeunes activistes était tout ce temps assez engraissée par des lobbys ainsi que le régime, assez corrompue et repue pour oser aniler la gueule. Dans ce lot de pourfendeurs, figure en bonne place le promoteur du quotidien sénégalais Libération qui fonde son initiative sur ces faits. Selon Yakham Mbaye, qui a plus ou moins personnifié le débat, Y'en a marre a reçu un moment de l'argent des tenants du régime actuel, et est aujourd'hui financé par l'opposition et des lobbys étrangers qui veulent déstabiliser le pays. Ce qu'il juge comme une injustice qu'il n'entend pas laisser faire. Après l'appel du Président de suspendre les contre manifestations de ses affidés ,qu'il aurait qualifié de "n'importe quoi", contre la marche du mouvement citoyen, l'ancien journaliste qui a troqué sa plume pour un tama de la cour affirme n'être ni visé ni concerné par l'instruction de sa majesté  et campe sur sa décision. Il clame en outre que seule une interdiction de l'autorité préfectorale pourrait le dissuader d'essaimer la Place de la Nation avec ses ouailles. Pendant ce temps, Y'en a marre s'active sérieusement dans les préparatifs de la "journée noire" qu'il promet à Macky. Tout en méprisant le sieur Mbaye que Fadel Barro qualifie de Maclédjo et que Thiat (Keurgui) croyait être une ... femme jusque peu. Ils sont d'autant plus requinqués qu'ils bénéficient du soutien de l'opposition (Rewmi et Pro Khalifa Sall particulièrement) et d'une bonne partie de la société civile. Avec tous les commentaires qui l'agrémentent...
En attendant la bravade, l'arbitrage du préfet de Dakar et la posture de la population sur la situation sont fortement guettés. Car en faisant attention aux opinions, l'on remarque bien que les populations partagent aussi bien les griefs que les répliques. Sans se décider définitivement ou clairement de la suite.

vendredi 10 mars 2017


"Avons-nous tous à ce point consenti à ce monde que celui qui s'offusque d'une aberration passe pour un crétin : "Houa ! L'autre hé, y croit encore à la justice hé, quel con, mais tout le monde sait que Chirac a tapé dans la caisse et si j'étais à sa place je ferais pareil". ? En fait, si ça se trouve, beaucoup de gens sont honnêtes parce qu'on ne leur a pas donné l'occasion d'être des voleurs".
Propos de Bruno Gaccio, "Le Guignol", à la page 25 de l'ouvrage.

Ce n'est que le point dans l'Atlas qu'on ne partage décidément ...

AIDA, MA FEMME DU 8 MARS 2017

Aida THIAO présidente de l'Amicale des étudiants de la faculté de médecine, de pharmacie et d'odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop .  Elle s'exprime ici au #Cesti sur le thème LE LEADERSHIP FÉMININ : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES dans le cadre de la #JournéeMondialeDeLaFemme.
 En voilà une jeune dame que j'admire pour ce qu'elle est, ce qu'elle a et ce qu'elle en a.
Voilà une étudiante, dirigeante d'Amicale d'étudiants à l'Ucad (la seule d'ailleurs) qui s'exprime super bien en français (chose rare comme l'émeraude sur le chevet du badoola), un tantinet drôle, fort charismatique, qui tient en haleine son auditoire et qui est pour tout le moins INTELLIGENTE, OUTILLÉE ET (j'en suis sûre) COMPÉTENTE. Tenez, elle a 25 ans, est mariée et a un enfant. En plus !
Elle a gagné graaave mon estime celle-là !.
Elle vous offre l'exemple en raclée à vous autres "mecs leaders" qui ne savez pas en placer et qui n'avez pas un brin dans la tronche. Des gens qui n'ont que l'injure à la bouche et la "force à vendre".
Des jeunes femmes comme j'en aime la Aïda. Des leaders d'étudiants comme j'aime en voir. <3
#cestmob

mercredi 8 mars 2017

LA CAISSE D'AVANCE, UNE INFRACTION "NORMÉE" ET "LÉGITIMÉE".

Senghor avait "institué" la caisse d'avance en son temps suite aux plaintes d'élus locaux pressés par les demandes de soutiens de militants et autres administrés (cas sociaux plus généralement). C'était à l'époque où Dr Samba Gueye était maire de Dakar. Ces aides étaient également pour appuyer des maires de commune.

Le premier président de la République sénégalaise avait accédé à la requête et de suite demandé à l'édile d'inscrire ces FONDS POLITIQUES sur la Rubrique : DÉPENSES DIVERSES et de ne rendre compte que devant sa seule personne. Et plus tard devant le ministre de l'intérieur ou le ministre chargé des collectivités locales ou de la Décentralisation (tutelle des mairies).
Ces fonds sont remis au maire par le Receveur Percepteur Municipal (RPM) : celui-là n'a cependant pas à rendre compte à cet ACP mais au Président ou au ministre. Une violation instituée en filigrane. Et qui n'a pas commencé en 2009 ...
Pour illustration, est ci-devant reproduit in extenso le témoignage d'un ancien ministre socialiste sur ces fonds. Témoignage tiré d'un article de Mamadou Oumar Ndiaye du numéro 636 du quotidien Le Témoin (Vendredi 3 Dimanche 5 mars 2017) :
"Une fois par mois, le maire venait me voir. il me disait comment il avait utilisé les fonds qu'il avait reçus précédemment mais en réalité, je le savais. Puis je lui communiquais à mon tour tous les noms que le Président souhaitait aider -car à l'époque les fonds politiques ne se chiffraient pas en dizaines de milliards comme maintenant-, le maire me remettait ensuite lui-même sa propre liste et j'en profitais moi aussi pour glisser une dizaine de noms et c'était terminé, la justification s'arrêtait à cela car tout le monde savait que c'étaient des fonds politiques. Pas besoin de factures et autres reçus. Et même des fonds secrets car, dans la liste, pour une bonne par il y'avait des agents de renseignements, y compris ceux d'entre eux officiant dans des cours maraboutiques, des indicateurs de la Police, des infiltrés dans les mouvements étudiant et lycéen voire dans les partis politiques, etc. En observant à chaque fois la liste, j'avais une idée de l'efficacité redoutable avec laquelle l'État a maillé tous les secteurs de ce pays. En même peur".
On peut ainsi légitimement penser au détournement de deniers publics, mais tout de même une "infraction légale et encadrée". Ceci n'est toutefois pas propre à Khalifa Sall qui n'a fait que perpétuer une tradition, certes, infecte. Un élu local de la Majorité présidentielle affirme dans le même papier que lui-même bénéficie de ces fonds et sur la base de ce "délit", eux tous seraient écroués s'ils recevaient les Inspections Générales D'États  dans leurs services pour vérifications.

Notons, in fine, que les IGE ont fouillé dans les poubelles de l'Hôtel de ville de Dakar et n'ont trouvé à souligner comme faute que la caisse d'avance, dont le principe est expliqué. A croire que ...

mercredi 22 février 2017

"LA CRÉDIBILITÉ DU CONSEIL MUNICIPAL CONVOQUÉE"

Barthélémy Toye Dias se prononce, devant le Palais de justice Lat Dior de Dakar, sur l'affaire Khalifa Sall. Ce dernier, édile de Dakar et secrétaire général à la vie politique du Parti socialiste, est convoqué dans le temple de Thémis suite à des accusations pour malversations concernant la caisse d'avance de la mairie de la capitale. Dias fils, dont le chapitre des déboires judiciaires vient de clore, dégaine de nouveau sa carabine. Cette fois-ci pour défendre "l'intouchable" ...

Je souhaite dire ici que ce n’est pas la gestion du maire qui est convoquée, mais la crédibilité du conseil qui a voté le budget, dont les fonds sont confiés  à un fonds dérogatoire, pour faire face à l’aspect social pour un montant de 30 millions de francs CFA.
Tous les sénégalais savent que le Président bénéficie d’une caisse noire, ainsi que le Président de l’Assemblée nationale, ou du CESE soumis à un régime dérogatoire. 
Et je voudrais dire que Khalifa Sall et ses prédécesseurs bénéficient de 30 millions par mois, ce qui fait un total de 360 millions par an. Je rappelle que la population dakaroise est de 3 millions, si on multiplie cette population de 3 millions par 5, ce sera 15 millions habitants, c’est ce que dirige le Président Sall. Si on devait prendre les 360 millions que l’on multiplie par 5 nous en serons à 1,5 milliard de fonds soumis  à un régime dérogatoire. Macky Sall bénéficie de plus de 7 milliards de fonds soumis un régime dérogatoire et cela  a été voté par l’Assemblée nationale.