Le Blog de Moka

dimanche 29 janvier 2017

SAINT-LOUIS LA BELLE !

Saint-Louis la belle. Saint-Louis la mythique. Saint-Louis la charmante. Saint-Louis la condescendante. Saint-Louis la pieuse. 
Elle ne manque pas de qualificatifs cette ville. Archipel partiel tricentenaire, cette région située au nord du Sénégal à 270km de Dakar la capitale, s'est toujours voulue hors norme. Au point de voir ses populations taxées renégates, ses signares vues autrement que le statut qui leur est avancé, en plus de voir ses hommes estampillés gauchement nonchalants. Là où à côté, le dernier des aliénés ne se frottera jamais aux pêcheurs qui longent la Langue de barbarie (Guet Ndar, Santhiaba, Goxu Mbacc). Ceux-là, peut-être que Maam Coumba Bang les pompent comme elle protège l'ancienne capitale sénégalaise. Ndar, l'autre nom de cette ville qui a connu diverses fortunes et civilisations, reste cet endroit très accueillant et duquel on ne veut plus rentrer dès qu'on y dépose baluchons. Ville où traverser son pont Faidherbe reste ce mixage d'exotisme et de charme du Septentrion. Un lieu riche par son histoire et ses architectures hors du commun. Ville où les femmes ont ce "p'tit truc" qui éveillerait les sens du curé et ferait rater à l'imam son Jum'mah. Les vieux dandys et bonshommes épicuriens vous passent aussi le salam. Ndar, là aussi où l'hospitalité et la religion occupent encore originalement leurs places, dans la parfaite jonction de l'orthodoxie et du contexte. N'est-ce pas là où Penda Mbaye a fomenté son Ceebu djeun et que trône sur Roûme la Grande Mosquée avec la cloche sur le minaret dans le paisible Lodo. Maodo aussi y a sa Zawiya et Bamba ses deux Raka'a. Ndar, la ville également qui planque le pétrole du pays, objet de toutes les convoitises. Leur condescendance n'est peut-être pas vraiment usurpée ces Ndar-Ndar.
PS: Photo d'illustration en Thinglink. Avec des informations sur les quartiers de Saint-Louis, sur les points rouges.

FIERS MALGRÉ TOUT 👌

Ils sont fiers de leurs lions. Fiers du travail abattu jusqu'ici. Fiers des belles séquences qu'ils nous offrent. Le beau jeu est là, la belle dynamique de groupe aussi. Les buts aussi répondaient ; seulement pour le #SENCAM, ils ont snobé parce que régnait sur notre indicatif le réseau de l'horrible coup de malchance. Ndeysann !
Dans les réactions à chaud, les sénégalais n'ont pas manqué à leur réputation de "omni-experts". Tout de même, après s'être débarbouillés, je n'entends jusque là pas qui en demandent le limogeage du coach Aliou Cissé ou que tel ou tel joueur s'éclipse. On a reconnu le mauvais jour de Moussa Sow et la combativité quoique infructueuse de Mame Birame Diouf. Encouragé la beauté de jeu de Diao Baldé et (presque) pardonné à Sadio Mané. Tous ont également vu la hargne de Kara Mbodj, l'engagement de Kalidou Koulibaly, la combativité de Sidy Gassama et l'autorité de Cheikhou Kouyaté. Des faits qui augurent de meilleurs lendemains. On les souhaite dans tous les cas. 
Ce groupe est à préserver et à consolider. Son esprit est clean et sa moyenne d'âge lui permet une sidérurgie incassable pour bien des années. Le coach, en réel meneur d'hommes, gère ses poulains et semble maîtriser les angles.
Le match #SENCAM a consacré et prouvé la réconciliation d'un peuple avec une équipe qu'il a longtemps désapprouvée ou/et de qui il a longtemps douté, précisément au lendemain de l'épopée des Lions de 2002. Mais l'équipe a reconquit les cœurs, et le 12ème est réarmé de ses instruments et de son cœur de lion. Pour la conquête du continent. Pour le moment ...

jeudi 26 janvier 2017

VIDEO : #CESTMOB, LA e-REVOLUTION.

Le marché est beaucoup investi par la viande pourrie et les bouchers non qualifiés. Il n'est donc pas surprenant que le produit provoque indigestion et dysenterie. Si vous voulez de la bonne viande, contactez le bon boucher. Et les bons bouchers, passés à bonne école, vous viennent avec de la bonne viande, et de la bonne épice en rab. 
Le billet vous accueille au pied du complexe. La vidéo, réalisée par Elimane Ndao, un des excellents et légitimes bouchers, vous en présente les choix, la qualité, et même les menus et recettes qui peuvent s'y adjoindre. En chef.
Et vous noterez que du halal au bacon, tout y passe !
Bonne digestion. #Cestmob

mercredi 25 janvier 2017

CHEIKH ANTA DIOP, PREUVE QUE LE NOIR N'EST PAS OBSCUR ET VIDE (Part 1)

Les bruits lugubres de la sirène mis en sous impression au début du film Kemtiyu illustrent en intention la perte de l'homme au chapitre bien singulier. Mais ils peuvent être aussi perçus comme le haro sur un tableau obscur qui avait tout pour être rose. Cela parce que l'on aura décidément pas bénéficié de l'immense œuvre Cheikh Anta Diop ; angle du réalisateur Ousmane William Mbaye.
L'inénarrable artiste Joe Ouakam soutient d'ailleurs que "toute l'Afrique perd et rate le coche" avec la disparition de l'égyptologue émérite. Tout est sciences, raison et preuves tangibles chez l'auteur de Nations nègres et Cultures, docteur ès Lettres qui a subi des formations en chimie, en philosophie, en mathématiques, et dont la grande maîtrise en Histoire n'est plus à démontrer. Ce rationalisme qui le pousse à affirmer que les "religions antérieures (judaïsme, christianisme et islam)" ont copié le modèle du Jugement dernier inscrit dans les Livres du Livre des morts d'Osiris. Curieuse conclusion pour un campagnard né dans la lointaine bourgade de Caytu à 150km de Dakar (Bambey, Diourbel) et grandi dans de grands foyers religieux qui plus sont mourides (Kër Maam Cheikh Anta Mbacké borom gaawane et Kër Baay Daal de Diourbel). Ses réflexions, souvent perçues comme a-religieuses, n'étaient que pour (encore) légitimer et vérifier son éternelle assertion : l'antériorité de la race noire et son affirmation. Déjà étudiant, son engagement le mène dans les premiers rangs des manifestations à Paris en faveur de la cause noire et des droits humains en général. Il organise également dans la capitale française des cours forains de mathématiques en Wolof. Cette rigueur scientifique et cette conviction rationaliste est aussi notable à la présentation de sa fameuse thèse à Sorbonne qui a duré 7 heures et où Cheikh Anta Diop a opéré un examen et une analyse profonds de ce qu'il considère comme les réels problèmes de l'Africain, du Nègre. Cette thèse qui finalement était sanctionnée d'une mention honorable, qui le privait ainsi d'enseigner à l'Université. Le Pr Assane Seck estime que c'était une "mesure" qui consistait à freiner des idées qui aideront au réveil de l'homme soumis et aliéné. Dr Dialo Diop affirme avoir lu dans le rapport des auditeurs de la thèse qu'"il ne faut pas laisser cette thèse être enseignée dans nos colonies". (A suivre)

(AUDIO) CPT (er) MAMADOU NIANG : "LA PAIX VAUT MIEUX QUE LA GLOIRE D'UN HOMME"

Dans cet entretien audio, le Capitaine Mamadou NIANG, parachutiste à la retraite à l'armée française avant l'indépendance et l'armée sénégalaise après celle-là, nous sert ses commentaires avisés sur la situation en Gambie. Il commente notamment ce qui a été la probable option d'une intervention militaire par la CEDEAO.
Notons que l'interview date avant le renoncement et le départ (forcé?) en exil de Yaya Jammeh en Guinée Equatoriale.
A bâtons rompus avec Mon capitaine. Garde à vous !


samedi 21 janvier 2017

UN OUF DE PEU DE SOULAGEMENT.

Gloire à Allah. Alhamdoulilah. Tout ne s'est pas très bien passé avec les nombreux et désagréables balbutiements qui ont émaillé le processus, mais l'essentiel a été fait et les apparences sauvegardées. Il n'y a pas eu d'effusion de sang et l'intégrité territoriale de la Gambie a été préservée. Cependant, l'adage populaire qui affirme que la fin justifie les moyens aura très niaisement sa place sur le plat, car ce n'est pas vraiment fini.
 Adama Barrow a été investi et Yaya Jammeh a accepté de se retirer. Certes. Mais il reste que le Pdt Barrow ne dispose pas totalement encore de la dégaine d'un leader charismatique, nécessaire en ces moments transitoires troubles. Sa constante recherche de parrainages pose décidément un réel problème. Ensuite, il serait grotesque de conclure que Yaya Jammeh va jouir du statut du touriste pas encombrant, taiseux et très choyé. Idi amin Dada avait créé la surprise, à tout bord d'ailleurs, mais soit. Les cellules dormantes de Yaya Jammeh sont toujours là; encore qu'elles trouvent le sommeil. Son désistement est né du désespoir. Les négociations ont été menées par des personnalités qui soit partagent les excentricités de Yaya, soit les perspectives ignobles et iniques de Jammeh. Elles ont partagées la planche de sous l'arbre à palabres avec lui, et l'une lui a offert gîte. Rien qui polisse le dessin, notamment celui du Sénégal. 
Jammeh est parti. Mais les équations des troupes qui lui ont juré fidélité, des disciples de Bob Denard qu'il avait enrôlés et des irrédentistes casamançais qu'il était supposé engraisser restent encore pas résolues. Et la Guinée est tellement proche ...

jeudi 12 janvier 2017

Vidéo : RTS1, LA FINE REVOLUTION.

La chaine nationale sénégalaise, promptement critiquée et vulgairement caricaturée Rien Tous les Soirs, change élégamment la donne. Cela avec l'édition Le Journal de la CAN, présentée avec la belle banane et la préstance inégalable de Sarah Louyah. On note de beaux reportages avec de bons plans et d'intéressants focus sur les acteurs de ce grand rendez-vous continental. Cette émission rencontre logiquement l'adhésion populaire, avec les férus du foot notamment qui s'en délectent sans modération. Un tour sur les réseaux sociaux peut en édifier. Du lourd.

Savourez ce numéro.

30 NOUVELLES MAINS POUR APPLAUDIR 👏🏿

L'Assemblée nationale vient de passer de 150 à 165 députés, au gré de la bénédiction (?!) du peuple via le référendum de mars 2016. Ces 15 nouveaux députés siègeront à l'hémicycle au compte de la diaspora sénégalaise à partir de la prochaine législature. 30 nouveaux yeux pour dormir par moments, 30 mains pour applaudir par d'autres.
Ce réaménagement du Bourbon sénégalais vient prouver une fois de plus, si besoin en est encore, le vacillement permanent de nos institutions républicaines. Bien que l'on soit dans un régime où prévaut en principe la séparation des pouvoirs, chaque président élu maquille ou démaquille ces symboles à son gré. Ces modifications répondent très souvent (soyons élégants pour ne pas dire toujours) aux calculs purement politiciens. La satisfaction de cette clientèle politique estampillée Majorité qui doit s'empiffrer le bide avant de plonger dans les méandres de l'Opposition. Tenez, pour cette adaption de David et Goliath, l'argumentation tient toujours selon le côté où l'on se penche.
L'impertinent Cissé Lô assène que les opposants, libéraux particulièrement, ne doivent pas rouspéter car ils avaient augmenter eux aussi le nombre de députés quand ils étaient au pouvoir. Aujourd'hui dit-il, la roue a tourné et l'opposition doit se taire car il est minoritaire. Avec ces réflexions, pas difficile de trouver le demi-deputé des 16,5 membres nécessaires à la constitution d'un groupe parlementaire. Ensuite, Moustapha Cissé Lô est un goujat et un inélégant personnage, mais il nous montre tout de même la vérité. Il est moins diplomatique et plus cru sur les calculs et combines mesquins de ses partenaires. Et sa sotte indiscrétion montre au grand jour leur despotisme inavoué caché derrière le rideau rouge. En effet, son chef veut montrer sa gratitude à cette diaspora qui l'a gracieusement aidé à traverser le désert en pickup climatisé, et aux sièges moelleux, avec des arrêts fréquents sur de doux oasis. Quid du peuple ? Ils ont déjà voté Oui au referendum eux. Et l'opposition ? Ils comptent pour du beurre cette clique. De toute façon, toujours cyniquement inspirée, elle dira juste son désaccord dans des termes techniques et recherchés. Et le cirque continuera jusqu'aux élections où les saltimbanques qui la composent se rueront pour bénéficier de ces 15 nouveaux sièges.
L'Assemblée nationale est la chambre du peuple. Là où la voix des populations doit être reprise et ses soucis défendus. Mais on aura remarqué que leurs pirouettes ne concernent pas forcément la plèbe et la populace. Ces députés nieront en brandissant un mandat électif, dont le procédé et le processus restent d'ailleurs très peu légitimes. Mais mais qui est dupe ?

Toujours est-il que le président lui aura plus de pions pour passer ses lois comme lettre à la poste, et plus de mains pour applaudir ses louanges énoncés par sa majorité et ses ministres. Et le Val du peuple admet aussi plus de dormeurs qui n'auront que trop peu à s'en faire de ses soucis. Mais ne pleurnichons pas pour autant. Là où le chef a admis 10% d'augmentation des députés, il a réduit de 10% le prix de la facture de l'électricité. Même s'il y aura plus de voitures, plus de bons de carburants, plus de frais de missions, et peut-être aussi l'admission du Skype à l'hémicycle.

mercredi 11 janvier 2017

YAYA TEND LES NERFS

Le président (sortant) gambien Yaya Jammeh terrorise son monde, après l'avoir surpris un moment. Le fou de Kanilaï avait en effet câblé Adama Barrow qui se révélait le nouvel homme de Banjul, dans un show TV, pour admettre sa défaite. Au grand plaisir des dirigeants du monde libre et démocratique qui étaient à la fois médusés et surpris. Mais l'enjaillement sera de très courte durée. Hélas ...
Telle une girouette dans un super orage, Doctor Yaya opère ensuite un revirement de 720°. Il conteste les résultats des joutes électorales en pleine liesse de Sir Barrow, qui ne sait plus à quelle "institution internationale" se vouer. Jammeh confisque tout ce qui pouvait être symbole du nouveau règne de celui-là, et verse illico dans les menaces. Le premier servi, naturellement (eu égard de son paranoïa envers ce pays qu'il admire et hait), est le Sénéga. Il flingue son "frère Macky" et tente de recadrer son "père Serigne Sidy Macktar Mbacké". Un méchant coup dans l'étrier. Dans sa série de bravades, il traite "l'autre" président gambien de pastèque molle et défie la communauté internationale dont il dit ne nullement avoir peur. Les nerfs sont tendus !
Yaya Jammeh, qui ne compte pas de sitôt quitter le nid douillet dans lequel il se blottit orgueilleusement depuis 1994, ne cesse de surprendre. Après avoir rabroué Johnson Sirleaf, Buhari et leurs pairs dépêchés par la CEDEAO à Banjul, l'ancien gendarme a retourné 12 diplomates accrédités de Gambie au motif de lui avoir dit la vérité. Ce fait montre la toute-puissance qu'il détient toujours sur l'échiquier gambien. Pouvoir confirmé par les hésitations incessantes des organismes de la sous-région partagés entre le comprimé diplomatique et le sérum militaire. Après avoir avancé une incursion militaire de la CEDEAO que dirigerait l'armée sénégalaise, les chefs d'États se sont résignés durant un semi-sommet circonstanciel après l'investiture du nouveau président plagiste ghanéen Akufo-Addo à poursuivre les efforts diplomatiques.Tant pis pour les apôtres de la paix en Casamance. Oups! ...
En attendant, tout montre à croire que Yaya ne cèdera pas le strapontin présidentiel à Adama qui lui, se prête promptement et inconsciemment à de petites pitreries. Et avec la présente évolution, Buhari, Sirleaf et Kuffor, qui débarquent encore aujourd'hui 11 janvier en Gambie pour une médiation, rentreront bredouille. La Cour suprême renvoie son verdict à mai 2017, et Yaya dit attendre cette délibération pour décider du sort du plancher. Et, sécurité pour lui, Yaya aurait recruté des mercenaires libériens et sierra léonais pour parer à tout assaut. Comptons en plus d'eux, les rebelles casamançais qu'il engraisse.
Les nerfs sont vraiment tendus !